Il fut un temps où évoquer le “death metal mélodique” (ou melodeath, pour les fainéants du lexique) renvoyait direct à Göteborg, à la Suède plus précisément, avec quatre mecs, un pedalboard et autant d’églises brûlées que de repiquage de plans chez In Flames. Mais arrêtons deux secondes la génuflexion devant la Scandinavie. En France, des groupes décollent les affiches du passé pour gratter de nouvelles fresques sonores. Faut-il y voir une vraie révolution ou juste un jeu de recyclage entre fanboys ? Spoiler : ça dépend de l’angle, et il faut creuser.
Avant de sortir la sulfateuse sur les “copieurs”, quelques faits :
La question du neuf, en death mélodique français, n’est pas une question de renversement brutal, façon révolution russe. L’innovation, ici, c’est la manière de détourner l’héritage et d’oser des fusions risquées.
Trois axes ressortent :
Longtemps, la France s’est contentée de jouer les seconds couteaux ou les outsiders, calquée sur les canons du Nordic sound. Mais 2024 offre un constat plus nuancé : la scène explose ses propres limites, s’ouvre à la saturation sans frontières, et impose ses signatures. Reste encore le défi de la visibilité internationale (label, promo, distribution...). Mais pour qui creuse au-delà des rayons new releases et du palmarès Nuclear Blast, la France propose des claques sonores et quelques coups d’avance. Qu’on se le dise, le death mélodique n’est pas qu’une affaire de latitude : à force de abraser la scène, certains groupes français pourraient bien offrir au monde le death mélodique 3.0, sauce camembert-ferraille...
Pour explorer, osez sortir des playlists balisées. Le death mélo tricolore ne manque ni de talent ni de prise de risque. Le vrai bruit de fond, c’est peut-être là qu’il prend racine.